Prendre une prune, c’est écoper d’une amende. Cette expression date du 20e siècle mais trouve ses origines dès le 13e siècle. La prune était alors synonyme de “coup”, de “chance” ou “de chose sans valeur“.
Cette signification du mot “prune” date de l’époque des croisades. En effet, lors de la 2nde croisade en l’an de grâce 1148 lancée par Bernard de Clairvaux deux ans plus tôt pour permettre l’absolution de tous les péchés des Croisés, le siège de Damas en Syrie échoue. Au bout de 4 jours de siège sous la ville à l’ombre des vergers, les croisés font l’objet de jets continus de flèches et à court de vivres et d’eau, ils sont obligés de rebrousser chemin. Ils ramènent néanmoins en Europe des pieds de pruniers mais finalement, la seconde croisade aura compté “pour des prunes”, c’est-à-dire pour rien ! La prune est donc méprisable, sans grande valeur.
Dans le même temps, au Moyen-Âge, il est courant de faire référence aux coups en utilisant des noms de fruits comme pêche, pruneau ou prune. Prendre une prune, c’est recevoir un coup qui nous fait mal comme l’amende qui nous fait mal au porte-feuille.