Cette expression signifie que quelque chose est indéfinissable, indécis.
Au Moyen-Âge, le jeûne du Carême était très respecté. Pendant toute la période du Carême qui débute le mercredi de Cendres et finit le dimanche de Pâques, les catholiques qui représentaient alors la majorité de la population devaient s’abstenir de manger tout aliment d’origine animale. Ils ne faisaient qu’un seul repas par jour et cela se limitait souvent à un bouillon de légumes avec du pain. Toutefois, cela n’était pas bien nourrissant surtout à une époque de l’année où les légumes sont rares. Les évêques devinrent donc de plus en plus tolérants en acceptant le vin, le poisson, les œufs et les laitages.
Cela dit, ces tolérances rencontrèrent de grands contradicteurs qui discutaient sur le bien-fondé de ces choix épiscopaux. L’œuf et le beurre ne pouvaient pas être mangés pendant le Carême puisqu’ils sont issus d’animaux de chair…. C’était bien souvent oublier que cela condamnait les personnes de basse-condition à ne se nourrir que d’eau et de vin, les légumes n’étant pas encore poussés à la sortie de l’hiver.
De grands débats avaient lieu autour du poisson. Était-il de chair ou non ? Pouvait-on le manger ou pas pendant le Carême ? Certains disaient qu’il n’en était pas puisqu’il était recouvert d’écailles et vivait dans l’eau. D’autres disaient qu’il était de chair puisqu’il était un animal. Les échanges verbaux pouvaient être très véhéments et les locuteurs n’arrivaient presque jamais à se mettre d’accord.
Finalement l’expression “ni chair ni poisson” resta dans les esprits pour évoquer les opinions douteuses et parler de choses qui ne sont pas bien définies.